Parcs de loisir, gâteaux, vaisselle, musée… la Corée du Sud non seulement parle librement des toilettes et des excréments, mais leur dédie même des objets et lieux de découverte.
Parc à thème sur le caca
En Corée du Sud, sans doute par effet d’imitation de son grand et puissant voisin le Japon, dont elle s’est largement inspirée pour son industrialisation, les toilettes représentent également un équipement de pointe. « Comme au Japon, je pense que nous avons de très bonnes technologies, souligne Minjae Kwon, directeur de Poopoo Land, un parc de loisirs sur le thème des toilettes. La Corée a une bonne approche du thème des excréments et des toilettes. Nous n’en avons pas vraiment une mauvaise image. D’ailleurs, nous avons même un parc à thème sur le caca. Les couples trouvent que c’est un endroit très romantique ! »
Gâteaux en forme de caca et musée des toilettes
A Séoul qui, dans le classement de l’agence Bloomberg, occupe la place enviée de « ville la plus innovante au monde », le goût de la jeunesse pour les toilettes s’affiche dans les cafés branchés (tasses en forme de toilettes…) et déborde dans la rue (gâteaux en forme de caca vendus dans les échoppes sur le trottoir). La résidence de Sim Jae-Duck, l’ancien maire de Suwon, une ville proche de Séoul, est bâtie sur le modèle d’un WC géant. Il l’a construite pour célébrer sa fondation, la World Toilet Association (WTA), et elle en est devenue le siège social. Cette association mondiale des toilettes œuvre depuis 2007 pour promouvoir l’hygiène et la fin des préjugés et offrir aux pays du tiers monde des sanitaires décents. C’est aussi ici que se trouve Mr. Toilet House, le musée des toilettes.
Les toilettes, un espace de respect
« Les Européens considèrent que les toilettes ne sont rien de plus que des toilettes, constate Anne Lee, directrice de Mr. Toilet House. Mais les Coréens et les Japonais les voient comme un espace culturel qu’ils respectent. D’ailleurs, quand ils vont aux toilettes, ils utilisent des pantoufles spécifiques. » Les Coréens ont opéré leur révolution sanitaire et parlent librement et sans honte de leurs toilettes. L’initiation commence dès l’école maternelle. Il existe d’ailleurs plus de 500 livres sur la culture des toilettes en coréen.